Histoire et sources


Attaque contre le sous-marin U-165

Le 9 septembre 1942, un bombardier Lockheed Hudson attaque le sous-marin U-165, au sud de l’île d’Anticosti, mais le sous-marin eut le temps de plonger. Les patrouilles aériennes offensives ont joué un rôle majeur dans l’évacuation des sous-marins ennemis à l’automne 1942. Pendant la bataille du Saint-Laurent, le sous-marin U-165 torpilla les navires Joannis, Aeas et HMCS Raccoon et endommagea les navires Arlyn, Laramie, Essex Lance et Pan York.

 


Funérailles en mer

Le 27 août 1942, le navire américain Laramie est attaqué par le sous-marin U-165, dans le détroit de Belle-Isle. Il est fortement endommagé par une torpille, mais demeure à flot. Le navire retourne à Sydney par ses propres moyens. Après des réparations temporaires, le Laramie se dirige vers les États-Unis pour y être réparé. Remis en service, il sera envoyé à la ferraille en 1947.

 


HMCS Chedabucto

Le 21 octobre 1943, le navire canadien HMCS Chedabucto est mandaté pour escorter le navire Lord Kelvin et est attendu à un point de rencontre. Une erreur de jugement provoque une collision entre l’HMCS Chedabucto et le Lord Kelvin. Ce premier coule dans la baie de Saint-Simon, dans le Bas-Saint-Laurent. Peu expérimentés, certains marins commettent des gestes qui entraînent des erreurs de pilotage et la mort d’un membre d’équipage de l’HMCS Chedabucto.

Le navire HMCS Chedabucto a été directement impliqué dans la bataille du Saint-Laurent en escortant des navires marchands. Son équipage a été témoin de torpillages et participa à des opérations de sauvetage.

Source : Les naufrages du Québec au XXe siècle, Broquet, 2012, p. 64-65.

 


Deux frères achètent l'épave du Frederika Lensen

Sévèrement touché par une torpille du sous-marin U-132 le 20 juillet 1942, le Frederika Lensen sera remorqué dans la baie de Grande-Vallée en Gaspésie. La coque du Frederika Lensen est alors exposée aux intempéries et se brise progressivement en deux sections. L’épave devient rapidement un obstacle à la navigation.

Au mois de mai 1944, les frères Gagnon (Gagnon & Gagnon – Spécialité : coupage du fer et acier par oxygène) achètent l’épave du Frederika Lensen au ministère britannique des Transports de guerre (affrétait le bateau au moment du torpillage) pour la somme de 300 $. Les frères Gagnon commencent le démantèlement de l’épave le 28 juillet 1944. Au printemps suivant, ils doivent suspendent les travaux, car les coûts finaux ont dépassé les estimés initiaux. Le Département des Transports du Canada refuse d’apporter une aide financière aux frères Gagnon afin que ceux-ci complètent le travail de démantèlement. Leur entente avec le ministère britannique des Transports de guerre stipule qu’ils devaient éliminer toute trace de l’épave dans un délai non déterminé. Les frères Gagnon considèrent que les structures restantes sont dangereuses pour les nombreuses embarcations de pêche naviguant dans la baie. Le Département des Transports juge quant à lui que l’épave n’est pas un obstacle à la navigation. Les deux entrepreneurs de Cap-Chat perdent beaucoup d’argent dans cette mésaventure, mais réussiront tout de même à démanteler une bonne partie de l’épave.

Les deux sections de l’épave s’enfoncent peu à peu dans les sédiments jusque vers la fin des années 1960 où ils disparaissent sous les eaux.

 


Des zones à éviter!

Pendant la bataille du Saint-Laurent, les navires de guerre canadiens sont chargés d’escorter les navires marchands. Ces derniers descendent le fleuve jusqu’à un point de rencontre situé au large des îles du Bic afin de se placer en formation de convoi. Après une escale à Rimouski, les navires du convoi ralentissent leur allure et font débarquer leur pilote à la station de pilotage de Pointe-au-Père. En quittant Pointe-au-Père, un premier obstacle doit être contourné [1]. Des zones à accès restreint à la navigation sont désignées devant les villages de Sainte-Luce, Sainte-Flavie, Grand-Métis et Métis-sur-Mer, car les mitrailleurs en formation de la 9e École de bombardement et de tir de Mont-Joli s’exercent au-dessus du fleuve. Ceux-ci utilisent également une cible d’exercice.

À l’automne 1941, les autorités militaires offrent une compensation financière à Elsie Reford (créatrice des Jardins de Métis) pour l’utilisation d’une parcelle de terrain à la pointe aux Cenelles à Sainte-Flavie. Cette expropriation à des fins militaires était à titre temporaire et limitée à la durée du conflit. Les autorités militaires font construire une cible sur cette parcelle de terrain. Installée sur un récif à l’extrémité de la pointe aux Cenelles, la cible en béton armé est recouverte de bois­. À partir du 14 février 1942, des mitrailleurs lancent des bombes d’exercice de 11,5 livres et des balles de .303 sur la cible.

 


HMCS Magog

Le 14 octobre 1944, l’HMCS Magog est victime du sous-marin allemand U-1223 au large de Pointe-des- Monts. L’attaque cause la mort de trois personnes. Le navire est endommagé par une torpille acoustique, mais ne coule pas. L’HMCS Toronto se hâte de le remorquer, mais comme le sous-marin est toujours dans les parages, il doit le chasser avant de poursuivre l’opération. L’HMCS Shawinigan prend alors la relève. Il conduit l’HMCS Magog dans la baie de Godbout, endroit considéré sécuritaire. Le lendemain, le Lord Strathcona toue l’HMCS Magog jusqu’à Québec. Il sera vendu à la ferraille en 1945, car sa structure est trop endommagée.
Source : Les naufrages du Québec au XXe siècle, Broquet, 2012, p. 68-69.

L’HMCS Magog à la cale sèche Champlain du chantier maritime de Lauzon. Source : Bibliothèque et Archives Canada, Musée naval de Québec.

 


Fort Thompson

Vue des dommages sur le pont du Fort Thompson. Source : Bibliothèque et Archives Canada, Musée naval de Québec.

Le 2 novembre 1944, le navire Fort Thompson qui voyage sans escorte est attaqué par le sous-marin U-1223, près de Matane. Il est endommagé par une torpille, mais demeure à flot. Le navire est réparé et remis en service. Achevé en 1942, le Fort Thompson sera envoyé à la ferraille en 1959.
Source : Les naufrages du Québec au XXe siècle, Broquet, 2012, p. 70.

La coque enfoncée du Fort Thompson après son torpillage. Source : Bibliothèque et Archives Canada, Musée naval de Québec.